Sem_AUCC - Atelier 1 : Sol et pratiques agronomiques et d'élevage

Mise en ligne par (Nom) : Gwendoline Cocquet
Date de mise en ligne : 06.12.2023
Description :

Séminaire agricultures ultramarines et changement climatique

CIRAD

3 principes et 5 leviers pour l'adaptation de l'agriculture en Outre-mer.

Nadine Andrieu

Initiative 4/1000

Stocker du carbone dans les sols agricoles et forestiers ultramarins : état des connaissances et leviers d’action.

Julien Demenois

L’Initiative internationale « 4 pour 1000 » vise à mettre en place des actions concrètes pour augmenter les quantités de carbone stocké dans les sols et atténuer le changement climatique, notamment par des pratiques agricoles et forestières adaptées. Menée par le Cirad, INRAE et l’IRD (Demenois et al., 2023), l’étude « 4P1000 Outre mer » dresse un bilan inédit des stocks de carbone du sol en outre-mer. En effet, si le potentiel des sols métropolitains a fait l’objet d’une évaluation en 2019, celui des territoires ultramarins était jusqu’ici méconnu.

Dans le cadre de l’étude « 4 pour 1000 Outre-mer », les auteurs soulignent deux enseignements. En matière de stocks de carbone, les territoires ultramarins jouent un rôle important malgré leur faible superficie : ils équivalent à environ 20 % des stocks de carbone des sols de métropole. Cela s’explique essentiellement par la minéralogie originale de ces sols développés sur roches volcaniques, mais révèle également l’impact déterminants de leurs usages (forêt, prairie, canne à sucre, etc.) et des pratiques agricoles. Deuxième constat : les données sur le carbone du sol dans ces territoires sont incomplètes. Les sols de la Guadeloupe, de la Martinique, de Guyane et de La Réunion sont documentés de façon conséquente mais néanmoins parcellaire.

En revanche, aucune information n’existe pour Mayotte, Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Sur la base des données et modèles existants, les auteurs formulent des recommandations opérationnelles et de recherche pour préserver ces stocks élevés et répondre aux grands enjeux de l’agriculture face au changement climatique.

Trois principales recommandation émergent : les stocks de carbone du sol sont élevés et un enjeu majeur est leur préservation ; rémunérer les services écosystémiques associés aux pratiques agricoles et forestières préservant les stocks des sols ; développer des approches coconstruites d’évaluation de scénarios agroécologiques à l’échelle de chaque territoire ultramarin. 

Chambre d’agriculture de Guyane

La gestion fourragère en élevage bovin en Guyane

Olivier Letellier et al.

En Guyane les surfaces totalement en herbe dédiées à la filière représentent 13.700 hectares (Agreste 2019 DAAF) pour 240 détenteurs avec environ 16.500 bovins et 1.300 bubalins. L’alimentation se fait exclusivement à base d’herbe et de complémentation à base de céréales importées. Le pâturage en Guyane de par la surface disponible permet essentiellement un pâturage extensif.

Les techniques d’installation des prairies en Guyane se révèlent variées et assez bien maîtrisées par les éleveurs. Leur entretien reste toutefois plus délicat, une majorité des surfaces laissant apparaître plus de 20% de dégradation du couvert par une contribution spécifique des adventices à l’ensemble de la végétation. Malgré cette contrainte, l’âge moyen des prairies à leur première rénovation se situe entre six et huit ans, les travaux réalisés consistent en un rabattage de la végétation, un retournement avec un cover-crop, et un semis ou un bouturage. Les prairies âgées de plus de vingt ans qui présentent des flores saines reçoivent toutes des apports phosphatés et sont exploitées dans des rotations régulières avec des chargements relativement stables.

L’entretien et la valorisation des prairies est un point de vigilance important pour une bonne gestion de la ressource fourragère, au regard des épisodes climatiques que subit le département depuis quelques années : alternance entre les inondations et la sècheresse. La gestion de la prairie est primordiale d’un point de vue économique pour les éleveurs, mais le CIRAD par son étude du stockage du carbone par les prairies (CARPAGG 2009-2013) a prouvé que ces dernières sont de plus des puits de carbone, dont le potentiel de stockage est variable selon leur âge et selon leur utilisation par les éleveurs (notamment le chargement). 

INRAE

Développer l’agriculture climato-intelligente en Guadeloupe.

Jean-Marc Blazy

L’agriculture climato-intelligente vise une triple performance d’adaptation aux aléas climatiques, d’atténuation des GES et de sécurité alimentaire des territoires. Pour atteindre ces objectifs et orienter les investissements et les politiques, le projet EXPLORER (Blazy et al., 2023) a été développé en Guadeloupe. Il aborde une approche radicale de transition agroécologique en reconcevant les systèmes agricoles à partir d’une méthodologie en 4 étapes : 1) établissement de projections de changement climatique, 2) diagnostic de la vulnérabilité des exploitations, 3) conception et expérimentation de systèmes innovants et 4) modélisation de l’impact potentiel et des conditions de développement à l’échelle régionale.

Les résultats obtenus montrent que les exploitations agricoles sont vulnérables de manière diverse et que les principaux aléas sont les sécheresses, les vagues de chaleur et les ouragans. Le niveau de vulnérabilité des exploitations dépend de la position dans le territoire, des techniques culturales, des cultures et génotypes et de l’environnement de la parcelle. Les impacts moyens pourraient être de 33% sur la production pour la période 2055-2080. Inspiré des principes du jardin créole, le système baptisé KARUSMART présente des performances supérieures pour 15 des 19 indicateurs utilisés avec une nette amélioration de la marge brute (8100 $. ha-1 vs 3300 $.ha-1), des performances alimentaires (8 pers.ha-1 vs 3 pers.ha-1) et du bilan de GES (-1.1 tCO2eq.ha-1 vs +2.4 tCO2eq.ha-1).

En modélisant des scénarios de transition, nous avons identifié la nécessité de leviers à mettre en place : augmentation de la main d’œuvre agricole disponible, formation des agriculteurs, développement de circuits-courts et écolabels, révisions des politiques agricoles en faveur de l’agroécologie. En mobilisant cet ensemble de leviers, l’adoption massive des activités C M J CM MJ CJ CMJ N livret3 copie.pdf 20 12/10/2023 15:02:04 21 proposées serait possible et permettrait de réduire l’impact potentiel du changement climatique et la pression environnementale, tout en améliorant la souveraineté alimentaire et en séquestrant du carbone dans les sols. 

Date d'édition : 06.12.2023
Type de ressource : Présentations PPT
Intérêts : Professionnel / Profession agricole, Scientifique et technique, Autres publics