Caractérisation des niveaux d’infestation de petits ténébrions dans des bâtiments de volailles de chair : impacts des pratiques d’élevage, des protocoles de lutte et de la structure des bâtiments
Caractérisation des niveaux d’infestation de petits ténébrions dans des bâtiments de volailles de chair : impacts des pratiques d’élevage, des protocoles de lutte et de la structure des bâtiments
Le petit ténébrion (ptT) est un insecte posant des problèmes écologiques, sanitaires et économiques en élevage
de volailles. De régime alimentaire mycophage et carnivore, il recherche la chaleur et l’obscurité. Afin de
caractériser les niveaux d’infestation, en relation avec les pratiques d’élevage, de lutte contre cet insecte et la
structure des bâtiments, des piégeages ont été réalisés en début de lot, puis avant l’enlèvement des animaux (1
piège pour 100 m²), dans 47 bâtiments de poulets (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Auvergne-Rhône Alpes et Ile de
la Réunion), ainsi que dans 26 bâtiments de dindes (en métropole uniquement). Un questionnaire a permis de
recueillir les informations sur les éléments structurels et organisationnels des élevages enquêtés, ainsi que les
pratiques de désinsectisation. Les résultats indiquent que les infestations en fin de lot étaient moins élevées en
poulets (55 ± 89 ptT/piège) qu’en dindes (165 ± 209 ptT/piège). Certaines caractéristiques structurelles (ex : 52
± 78 ptT/piège sur sol bétonné vs 123 ± 172 ptT/piège sur sol en terre battue ; p < 0,01), et pratiques d’élevage
(ex : 91 ± 180 ptT/piège avec une litière de copeaux ou cosses de sarrasin vs 108 ± 125 ptT/piège avec de la
paille ; p= 0,01) étaient associées à des niveaux d’infestation plus faibles. Si l’utilisation d’insecticides apparait
comme un moyen de lutte nécessaire, il semble important de recommander aux éleveurs de réaliser un bilan de
leurs pratiques. La limitation des sites de nymphose et de refuge hivernal, la réduction des sources de nourriture
des ptT, l’évacuation des ptT présents dans la litière durant le vide sanitaire sont à intégrer dans les moyens de
lutte.
Identification des facteurs de risque de persistance et de contamination à Salmonella spp. dans les élevages de volaille de chair
Identification des facteurs de risque de persistance et de contamination à Salmonella spp. dans les élevages de volaille de chair
Résultats d'une étude menée à la Réunion par le CIRAD et le GDS pour identifier les principaux facteurs de risque associés à la contamination et à la persistance de Salmonella spp.
La persistance de Salmonella dans les élevages de poulets de chair à la Réunion
La persistance de Salmonella dans les élevages de poulets de chair à la Réunion
Salmonella est un agent zoonotique responsable de toxi-infection alimentaire. La viande de volaille étant souvent
impliquée dans l’infection, l’objectif de cette étude est d’identifier les facteurs de risque de la persistance de
Salmonella dans les élevages de poulets de chair à La Réunion. Quarante-six élevages de poulets de chair ont été
étudiés de mars 2016 à février 2017, où ont été réalisés des contrôles bactériologiques à 5 étapes du cycle
d’élevage. Des échantillons de fientes de poulets frais ont été prélevés et un questionnaire a été soumis aux
producteurs. La persistance était définie comme une infection du même sérovar avant et après le nettoyagedésinfection des poulaillers. La prévalence en fin de bande était de 24 % avec comme principaux sérotypes isolés
S. Livingstone, S. Newport, S. Typhimurium, S. Weltevreden et S. Agona. L’analyse des relations entre pratiques
de nettoyage et présence de Salmonella nous a permis d’identifier des groupes d’éleveurs avec un niveau
variable de maitrise du nettoyage. Le nettoyage des accès bétonnés (OR = 0,3) et la désinfection des silos (OR =
0,13) ont permis de limiter le risque de persistance du germe. De plus, l’analyse de l’infection de la faune péridomestique à proximité des élevages a permis d’identifier leur rôle sur la persistance de Salmonella. Quinze pour
cent des parasites étaient infectés, la présence de ténébrions dans la litière de volaille (OR = 19,49) a permis
d’identifier leur rôle dans le risque de persistance. Pour éviter la persistance de Salmonella dans les élevages une
rénovation des bâtiments anciens, une amélioration des mesures de biosécurité, du nettoyage–désinfection, de la
prophylaxie sanitaire et de la lutte contre les nuisibles dans la filière avicole sont donc fondamentales.
La qualité de l’eau dans les élevages de poulet de chair à la Réunion
La qualité de l’eau dans les élevages de poulet de chair à la Réunion
A la Réunion, il y a un problème général de potabilité de l’eau qui est amplifié par les conditions climatiques
(fortes pluies, cyclones, etc). Dans les élevages, l’eau peut se dégrader à cause de la température, des traitements
nutritionnels ou de la mauvaise désinfection avant la mise en place. Avec la dégradation de la qualité de l’eau
pendant la phase d’élevage, il y a formation de biofilm dans les lignes de pipettes. Afin d’évaluer l’effet de leur
nettoyage sur la qualité de l’eau, nous avons testé le système APIRE©. Trois échantillonnages d’eau dans 10
élevages ont été effectués le jour du traitement, à 0 et 28 jours d’élevage, en début de ligne (DL) et en bout de
ligne (BL). Les paramètres mesurés ont été : micro-organismes à 36°C, 22°C, Coliformes totaux, Escherichia
Coli, Turbidité, Carbone Organique Total, Salmonelles et pH. Un audit de nettoyage a été réalisé.
Si 100% des éleveurs nettoient les lignes pendant le vide sanitaire, seuls 10% et 20% emploient, respectivement,
les bons dosages de décapant et de désinfectant. Plus d’un tiers ne fait pas de rinçage et de vidange pendant le lot
ou après l’utilisation d’un nutritionnel. La variation du pH est de 7,5-8,5 en DL et de 4,3-8,5 en BL.
Globalement, la qualité de l’eau se dégrade entre J0 et J28 et surtout entre DL et BL. Pour la plupart des
paramètres, dont les germes totaux et coliformes, il y a une différence hautement significative entre DL et BL
pour les lots traités et témoins pour les 3 prélèvements. Par contre, l’analyse ne fait pas apparaître de différence
significative entre les lots. Par exemple, pour les micro-organismes à 36°C, le taux d’analyses non conformes est
proche de 50% en DL et augmente, en BL, à 65% (J0) et 100% (J28). Si le système APIRE n’a pas d’effet
bénéfique, le protocole a permis de poser un diagnostic général sur la qualité de l’eau et a permis d’identifier des
solutions à mettre en œuvre, depuis la mise en place de systèmes de filtration au conseil sur les bonnes pratiques,
notamment de désinfection.